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Repères en élevage

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Acquisitions de références dans l’action bas carbone du programme ACSE 2020-2022


La programmation 2020-2022 du programme ACSE intègre une action ayant pour objectif d’accompagner les agriculteurs dans une transition vers des systèmes multi-performants bas carbone. Cette action vise à contribuer à l’intégration dans les réflexions de changements de systèmes des notions de réduction des consommations d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre.

Objectifs 

  • S’approprier la démarche « fermes bas carbone » en engageant une 50aine de fermes polyculture-élevage au niveau régional dans une transition bas carbone
  • Animer et coordonner la mise en œuvre du réseau de fermes pilotes « bas carbone »
  • Partager les retours d’expériences pour proposer des améliorations des outils développés
  • Sensibiliser les professionnels agricoles aux économies d’énergies et à l’atténuation du changement climatique

 

Pour cela, un groupe d’une dizaine de conseillers élevage ou conseillers d’entreprise du Grand Est ont été formés à la réalisation des diagnostics et des plans carbone avec l’outil CAP’2ER, dans l’objectif de réaliser 50 diagnostics et plans d’action dans le Grand Est en exploitation d’élevage. Ces 50 fermes engagées permettent à la fois de contribuer à compléter les références « empreinte carbone » manquantes sur certaines typologies d’exploitation (notamment en élevage bovin viande) et de tester et s’approprier l’outil et la démarche d'accompagnement vers le bas carbone.

 

L'empreinte carbone : ça vous parle ?          Réduire son empreinte carbone en exploitation laitière ?

     

 

Les acquis du programme ACSE 2017- 2019

 

Une analyse des consommations d'énergie et émissions de gaz à effet de serre (GES) des exploitations d'élevage bovin a été réalisée à partir de 407 diagnostics Dia'terre menés en Grand Est. Nous avons distingué d’une part les exploitations avec atelier laitier (type Bovin lait, avec 387 diagnostics) et d’autre part les exploitations sans atelier laitier (type Bovin viande, avec 20 diagnostics). Dans ces deux catégories, on distingue les exploitations spécialisées (SFP>60% SAU) des exploitations de polyculture-élevage avec plus de cultures dans leur SAU (nommées « bovin lait culture » ou « bovin viande culture »). En bovin lait, nous avons encore précisé les typologies en ajoutant un type « bovin lait bio » et en divisant les profils spécialisés et culture en fonction de la part de maïs ensilage dans la SFP (moins de 10%, entre 10 et 30% ou plus de 30%). Nous avons ainsi réalisé des fiches repères de consommation d’énergie et émissions de GES sur 9 typologies d’exploitations d’élevage bovin, accessibles via les liens ci-dessous.

 

De manière générale, les principaux postes de consommation d'énergie dans ces systèmes avec de l’élevage sont liés à la fabrication et au transport des aliments et des engrais (énergie indirecte), et au fuel consommé sur la ferme (énergie directe).

 

Répartition des postes de consommation d’énergie selon les typologies d’exploitations

En bovin lait conventionnel, le fuel représente environ 25 % de la consommation d’énergie totale. En bovin viande, ce poste représente plutôt 30% du total et en bovin lait bio il représente 42% du total. Le poste engrais représente une part plus importante en système polyculture (environ 35% du total) qu’en système spécialisé (environ 20% du total). A l’inverse, le poste achat d’aliments représente une part plus importante des consommations d’énergie en système spécialisé qu’en système polyculture (27% contre 7% en bovin lait, et 17% contre 7% en bovin-viande). Les systèmes spécialisés se caractérisent également par un poste d’achats d’animaux (présent dans « autres postes ») qui pèse sur la consommation d’énergie indirecte.

 

La consommation d’électricité représente généralement une part faible à très faible comparée à celle du fuel. Toutefois, elle peut représenter une part non négligeable en élevage laitier, en particulier pour les systèmes spécialisés herbagers et bio. Dans ces types d’élevages, la principale source de consommation d’électricité est le tank à lait, suivi par la production d’eau chaude. Des pistes d’amélioration techniques existent telles que le pré-refroidisseur, le récupérateur de chaleur, le chauffe-eau solaire...

Le bloc traite (tank, chauffe-eau, pompe à vide) est le premier poste de consommation d'électricité en élevage laitier. Source : Jabri élevage

 

Répartition des  postes d’émissions de GES selon les typologies d’exploitations

 

En ce qui concerne les GES, lorsque l’on exprime les émissions des 3 gaz à effet de serre émis en agriculture (CO2, N2O et CH4) en tonnes équivalent CO2 par unité de production, le premier poste correspond toujours au méthane issu la fermentation entérique, et il représente 18 à 50% des émissions totales (directes et indirectes) de l’exploitation en fonction de l’importance de l’atelier d’élevage dans l’exploitation. Nous retrouvons ensuite, souvent en 2e position, le poste fertilisation azotée, comprenant à la fois les émissions indirectes de CO2 liées la fabrication des engrais minéraux azotés et les émissions directes de N2O ayant lieu suite à leur épandage. Ce poste peut représenter environ 25% des émissions totales en système bovin lait culture ou bovin viande culture et environ 10% en bovin lait spécialisé ou bovin viande spécialisé. Viennent ensuite les émissions indirectes liées aux achats d’aliments, poste surtout conséquents en élevage laitier, les émissions directes de N2O et CH4 liées au stockage des déjections et les émissions directes de N2O ayant lieu suite à l’épandage des effluents. La combustion du fuel ne représente finalement sur les exploitations d’élevage que 5 à 8% des émissions totales de GES.

Des exemples de pistes permettant à la fois de limiter ses consommations d’énergie et ses émissions de GES sont décrits et chiffrés dans le livret « Mieux connaître l'empreinte carbone et énergétique des systèmes agricoles du Grand Est », comme par exemple :

  • Engrais: optimisation des apports organiques et minéraux, adéquation entre le potentiel de rendement et les doses d’apports d’azote minéraux ;
  • Aliments : Utilisation de produits simples ou d’aliments produits sur la ferme, optimisation du rapport entre quantités consommées et productivité des vaches ;
  • Fuel : Optimisation du parcellaire, simplification du travail du sol, augmentation du pâturage

 

L’impact de ces leviers sera bien sûr différent selon les systèmes, ceux-ci sont donc à raisonner et à adapter à chaque situation.

Contact

Thierry Prévost

Conseiller développement local et entreprise

Tél : 03 54 55 41 29

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