CGA prairies - agroforesterie
La ferme Hoeffel avait été sélectionnée pour représenter le Grand Est au Concours Général Agricole agroforesterie à Paris. Le choix du jury régional a été payant puisque les éleveurs du Grand Est ont décroché le premier prix du Concours des pratiques Agro-écologiques.
La ferme Hoeffel (élevage de charolais en Alsace) intègre l’agroforesterie depuis longtemps. En effet, depuis 60 ans, Ernest HOEFFEL et Corinne BLOCH ont conservé les haies existantes sur l’exploitation avec la volonté de maintenir un maillage dense de corridors écologiques et de favoriser la biodiversité. Miser sur les nombreux bénéfices de l’arbre est un choix payant pour les éleveurs qui sont très satisfaits de leur cadre de travail et de la cohérence de leur système de production.
L’agroforesterie comme solution face aux aléas climatique
L’arbre répond à des enjeux de biodiversité mais aussi à des enjeux climatiques, techniques et économiques. Convaincus que « replacer les arbres au cœur des fermes est une manière d’expérimenter des solutions pour pallier aux aléas climatiques », les deux agriculteurs ont identifié des leviers efficaces faces aux fortes chaleurs estivales. Les haies présentes sur l’exploitation permettent une régulation du microclimat à l’échelle des parcelles pâturées par les troupeaux. Elles constituent également un fourrage ligneux très intéressant. Parmi les nombreux atouts, les minéraux qu’il contient offre au troupeau charolais une possibilité d’automédication.
« La plaquette bois est une ressource précieuse »
La gestion durable des haies et des trognes en place sur la ferme permet leur valorisation en plaquettes bois litière. Avec un calibre de 30 mm et un taux d’humidité maîtrisé (20 à 25 %), la plaquette bois présente un intérêt certain pour des exploitations non autonome en paille ou alors en cas de pénurie, notamment lorsque celle-ci est utilisée dans les rations, faute de fourrages en cas de sécheresse. « Le bois assèche mieux les étables et améliore l’ambiance du bâtiment et la propreté des vaches » explique Ernest Hoeffel. Sur le plan économique, elle est également très intéressante.
Le Concours des Pratiques Agro-écologiques récompense chaque année les agriculteurs mettant en œuvre des pratiques agricoles leur permettant de tirer profit de leur activité de production tout en apportant une contribution active à la préservation écologique des territoires.
La finale du Concours des Pratiques Agro-écologiques est prévue mi-mai 2021 à paris, à l'occaion de la Semaine de l'Agriculture Française.
Deux catégories du concours :
- “Agroforesterie”, nouvelle catégorie du Concours des Pratiques Agro-écologiques depuis 2020 : évaluation des systèmes associant arbres et agriculture, mis en place ou gérés par les agriculteurs, et de leur capacité à valoriser l'écosystème issu de cette association en termes économiques, sociaux et environnementaux.
Co-piloté par les Chambres d’agriculture France (APCA) et l'Afac-Agroforesteries en coordination avec les membres du Comité d’orientation, ce concours vise à mettre en lumière les agriculteurs ayant préservé ou réintroduit les arbres sur leur exploitation agricole en les intégrant pleinement à leurs pratiques agricoles.Haies, alignements d’arbres, prés-vergers, bois pâturés ou cultivés, arbres isolés, alignements d’arbres intra-parcellaires... l’agroforesterie prend diverses formes selon les climats et les territoires.
58 agriculteurs et éleveurs ont présenté leur candidature pour cette 2ème édition dont le territoire Outre-forêt en Alsace.
- “Prairies & Parcours”, concours organisé depuis 2014 : évaluation des pratiques agro-écologiques mises en œuvre par les éleveurs sur leurs prairies dites fleuries, non semées, de fauche ou de pâture et leur contribution à l’alimentation de leur troupeau.Depuis 2014, le concours “Prairies & Parcours” du Concours Général Agricole (CGA) Ce concours récompense le meilleur équilibre agroécologique rendu par des prairies dites “fleuries”. La richesse floristique des herbages agit sur les caractéristiques gustatives et nutritionnelles des produits (viande, fromage, miel, etc.) et contribue à une production agricole de qualité, en même temps qu’elle contribue au maintien de la biodiversité (faune et flore).
Plus de 80 agriculteurs et éleveurs, présents sur 21 territoires sur l’ensemble de la France, ont candidaté pour cette édition, malgré les conditions sanitaires qui ont pu rendre difficile l’organisation, en différents contextes: en zones humides, zones montagneuses, en plaine...
Saluons la participation de 'Confluence Moselle Moselotte', Forêts et étangs d'Argonne et vallée de l'Ornain en Grand Est.
Parole d'élue
L'agroforesterie dans le Grand Est est aujourd'hui en plein développement. On ne peut que se féliciter qu'un élevage Alsacien reçoive le 1er prix du Concours Générale Agricole "Agroforesterie", reconnaissance de la qualité des modèles et des pratiques existantes sur nos territoires.
Cette exploitation, par ses pratiques Agroforestières novatrices, souligne bien l'importance d'une intégration et d'une gestion cohérente et durable de l'arbre dans nos systèmes d’exploitation.
Le Grand Est est déjà doté d'un réseau de parcelles remarquables et diversifiées, à l'image de nos exploitations agricoles ainsi que d'un réseau de conseillers prêt à vous accompagner.
Aujourd'hui, de nombreux dispositifs d'accompagnement techniques et financiers comme le Plan de relance "Plantons des haies", Agribiodiv'Est ou des dispositifs locaux sont une belle opportunité pour accompagner le développement de l'agroforesterie sur le Grand Est.
Véronique KLEIN