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Limiter les pertes d’azote sur l’exploitation

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Limiter les pertes d’azote sur l’exploitation

Différents phénomènes sont à l’origine des pertes d’azote sur les systèmes :  

À l’épandage, jusqu’à 40% de l’azote apporté peut se volatiliser au champ, et durant les périodes hivernales, l’azote peut être lixivié vers les eaux souterraines sous forme de nitrates, c’est autant d’azote perdu pour la plante.
Il s’agit alors de maîtriser les pertes et mieux apporter l’azote au bon moment pour la plante grâce à une réflexion à l’échelle du système : enchaînement cultural, méthodes de pilotage intégral, nouveaux matériels d’épandage, formes d’azote moins volatiles…

La multiperformance des systèmes de culture testés est évaluée à partir de mesures au champ (azote dans le sol et les plantes, volatilisation d’ammoniac) mais aussi grâce à des outils de simulation permettant d’évaluer les pertes d’azote dans l’eau et dans l’air comme Syst’N®.

 

APPI-N : pilotage intégral de l’azote sur blé

La méthode du bilan prévisionnel montre des limites dans sa mise en œuvre, qui entachent notablement ses performances : difficulté sur la manière d’estimer l’objectif de rendement ; manque de confiance dans les résultats de reliquat sortie hiver ; apports calés sur des stades de la culture, induisant une mauvaise prise en compte des conditions météo favorisant l’utilisation, par la culture, de l’engrais azoté apporté ; avancement des apports, en lien avec les risques de sécheresse en mars-avril, plus fréquents ces dernières années, réduisant de fait l’efficience d’utilisation de l’engrais. De fait, ces difficultés affectent les performances agronomiques, économiques et environnementales de la méthode.  
Pour pallier ces difficultés, une nouvelle méthode (APPI-N), basée sur le pilotage intégral de la fertilisation a été mise au point. Elle ne nécessite ni reliquat sortie hiver ni de prévision d’objectif de rendement. Elle repose sur un raisonnement dynamique, depuis la sortie hiver jusqu’à floraison, en se basant sur le suivi de l’INN (Indice de Nutrition Azotée de la culture) et sur une trajectoire seuil d’INN à ne pas franchir, sous peine de perte de rendement. L’objectif de cette nouvelle méthode est de maximiser le CAU (Coefficient Apparent d’Utilisation) pour minimiser les pertes azotées, en maintenant les performances de production tant en terme qualitatif que quantitatif.  
La méthode a été testée sur 4 années en Grand Est et montre des résultats prometteurs, découvrez-les ici :

 

Ressources :

 

Limiter les pertes d’azote par lixiviation

La lixiviation est le processus au cours duquel l'eau passe au travers des pores du sol en entraînant les éléments très solubles dans l’eau comme le nitrate, par percolation en profondeur au-delà de la profondeur d’enracinement.
Cette circulation de l’eau démarre lorsque l’eau a saturé la capacité de rétention d’eau par le sol : c’est le début de la percolation ou du drainage du sol au-delà de la profondeur d’enracinement (le volume d’eau qui percole est appelée “lame d’eau drainante”). Sous notre climat, cela se produit principalement pendant l’automne et l’hiver en fonction du régime des pluies.  
La lame d’eau drainante sera ainsi maximale lorsque :

- le cumul de pluie est élevé ;

- les sols ont une faible capacité de rétention d’eau (texture sableuse et/ou beaucoup de pierres) ;

- la profondeur d’enracinement est faible (sol nu en interculture, culture peu développée ou culture bien développée mais sur un sol présentant des obstacles à l’enracinement qui limitent l’exploration racinaire).

L’intensité de la lixiviation du nitrate est une combinaison de la lame d’eau drainante et de la quantité de nitrate présente dans le sol au moment où le drainage se produit. Plus cette quantité est élevée, plus le risque de perte est élevé.

Certaines pratiques, telles que l’implantation de couverts végétaux en interculture, la bonne gestion des apports de matières organiques et de la fertilisation de la culture précédente permettent de limiter quantité de nitrate présente dans le sol au moment où le drainage se produit.

 

Ressources :

 

Limiter les pertes d’azote par volatilisation

La volatilisation d’ammoniac (NH3) est le transfert vers l’atmosphère de l’ammoniac gazeux présent dans la couche d’air située juste à la surface du sol. Cet ammoniac en phase gazeuse est issu de la transformation de l’azote présent sous forme d’ammonium (NH4+) à la surface du sol (alimenté « directement » par les engrais ou bien issu de la transformation de l’urée apportée ou de la matière organique présente à la surface du sol).
Tout cela se passe en surface du sol du champ cultivé. Si l’ammonium est entrainé rapidement dans le sol au-delà de 5 cm de profondeur, sa transformation en ammoniac est considérablement réduite.
Les pertes par volatilisation surviennent très rapidement après les apports d’engrais azotés : la majorité de la volatilisation se produit ainsi dans les heures qui suivent, et elle est pratiquement achevée au bout d’un délai de 3 semaines.
Afin de minimiser ces pertes :

- éviter les conditions sèches, chaudes (> 13°C) et venteuses (> 19 km/h) au moment de l’apport ;

- si possible faire les apports avant les pluies (idéal : cumul de 10-15 mm dans les jours suivants) ;

- enfouir l’apport dans les 4h ;

- pour les apports de matière organique, choisir le bon matériel : pendillard, enfouisseur.

 

Ressources :

 

Limiter les pertes : solutions alternatives

 

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